Articles - Py Sylvaine

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LES SOUS PERSONNALITÉS ET L'ENFANT INTÉRIEUR
 
Au cours de notre enfance, de notre vie, nous avons vécu des expériences émotionnelles très fortes et /ou répétitives auxquelles nous nous sommes identifiées. Ces identifications peuvent être conscientes ou non. Puis nous nous sommes attachés à ces parties de nous par habitude : en voulant être ou en refusant d’être comme cela. Nous en avons fait des traits de caractère et de personnalité : « je suis comme cela ! » ou « je ne suis pas cela ! ». Plus nous tentons d’agir en contrôlant nos pensées et en refoulant ces tendances à vouloir être ou en refusant d’être, plus elles deviennent solides et prennent de la force. Elles peuvent finir par être autonomes, « plus fortes que nous » et nous entraînent dans des comportements ou actions que nous ne souhaitons pas.
 
La souffrance vient de cette lutte intérieure de cette volonté à être comme cela ou pas. Cette lutte s’aggrave ensuite avec l’apparition de sous personnalité qui jugent nos pensées, paroles et actes.
 
Nous sommes donc en présence d’une partie de nous adulte qui souhaite agir dans la vie de manière bénéfique pour lui-même et pour les autres, des parties autonomes qui nous entraînent émotionnellement dans des actions non voulues et des parties jugeantes qui critiquent nos actions après coup.
 
Au fils du temps, se développe des tensions et de la peur : peur de revivre ce qu’on a vécu sans la maîtrise de nos émotions. Notre psychisme ayant été débordé dans le passé, il a été traumatisé et met en place un système de défense.
 
Nous mettons en place des stratégies défensives qui deviennent habituelles et cherchons à fuir les situations qui pourraient nous stresser à nouveau. Nous nous enfermons toujours un peu plus en cherchant les situations confortables où nous pensons pouvoir garder le contrôle émotionnel.  Notre possibilité d’action se réduit de plus en plus avec le temps et notre ouverture du cœur avec, puisque nous devenons de plus en plus insatisfaits et peureux. Nous ne sommes pas heureux.
 
Les identifications de l’enfance sont celles qui sont les plus anciennes et les moins conscientisées. Nous appelons « enfant intérieur » ces parties de nous issues de l’enfance qui s’expriment souvent émotionnellement sans que nous en comprenions le sens. Elles sont souvent jugées immatures et puériles par l’adulte et donc rejetées sans cesse dans notre subconscient. Elles sont issues de moments vécus dont nous gardons les traces émotionnelles : moments où nos besoins d’enfant n’ont pas été satisfaits. Ces identifications expriment donc des manques : de connexion, d’harmonie, de confiance, d’autonomie, d’amour.
 
La sous personnalité « critique intérieur » apparaît comme protectrice, elle est souvent issue de sous personnalités parentalités introjectées c’est-à-dire des idées construites à partir de pensées (souvenirs vécus et imaginés) en lien avec les adultes qui nous ont élevés. Ce critique intérieur catégorise nos comportements en « Bon » ou « Mauvais ». Cela peut être utile en évitant la répétition de comportements néfastes mais lorsque ce critique prend trop de force, il peut aller jusqu’à nous identifier à ces comportements : « Bonne personne » ou « Mauvaise personne ». Ce critique intérieur se transforme alors en juge en mettant alors une trop forte pression interne et en nous poussant à être une « bonne personne » en refusant d’accepter les émotions qui nous traversent dans l’ici et maintenant.
 
Ce critique interne auquel on s’identifie trop fortement est à l’origine de beaucoup de tension et de souffrance car il empêche l’enfant intérieur d’exprimer toutes ses émotions jugées négatives : jalousie, colère, orgueil, désirs incontrôlables etc. Ces émotions sont niées ou refoulées et deviennent de plus en plus solides et fortes, elles nous obligent à toujours plus de lutte intérieure qui nous fatigue beaucoup jusqu’à ce que nos défenses psychiques craquent.
 
Le travail de psychothérapie essentielle vise à rendre conscient les sous personnalités ou solidifications de certaines identifications, leur donner une forme, un nom, pour ainsi pouvoir prendre de la distance émotionnelle en leur permettant de communiquer avec elles, ce qui les aident à se transformer voire se dissoudre.
 
La méditation de pleine conscience nous aide à trouver plus de clarté dans l’esprit. C’est un moyen pour développer nos ressources de prise de conscience.
 
Voir l’esprit, le comprendre sans refouler les pensées et émotions, nous familiarise avec sa dynamique constante. C'est cette dynamique de l'esprit, des perceptions et pensées, que nous fixons en cherchant à la contrôler,  qui est la ressource principale de la guérison.
 
Une fois nos sous personnalités clairement identifiées, leurs besoins peuvent s’exprimer, la lutte intérieure diminue voire disparaît et nos schémas de comportement sont modifiés et transformés.
 
L’adulte présent en psychothérapie sort de ses schémas de réactions émotionnelles inconscients et accède à plus de liberté intérieure.
 
Nous expérimentons, la ressource d’un espace interne clair, ouvert et dynamique.
 
Et de nouveaux chemins s’ouvrent…
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